Jan 4, 2013 / by Benjamin Rosoor / In Non classé / Commentaires :

E-réputation : le syndrome du vengeur masqué

« Peut-on tout dire sur le Net ? » Cela sera peut-être un jour un sujet du Bac philo à l’instar du célèbre : « peut-on rire de tout ? ». L’affaire « @EquipierQuick vs Quick France » montre une nouvelle fois que la liberté d’expression est une notion très encadrée. Et que le twittos n’a pas obligatoirement raison…

vengeurmasquéEn préambule de mes formations « e-réputation », je dis souvent que l’option juridique est un échec pour un Community Manager. Mais je m’empresse d’ajouter : sauf en cas de malfaisance manifeste.

Voici donc l’affaire @EquipierQuick vs Quick France. Un « anonyme » employé d’un établissement de cette chaîne de fastfood se lance dans un live tweet de sa vie d’équipier. Evidemment, c’est immonde. Principe de base dans les pays latins, seuls les problèmes et les dysfonctionnements se racontent, le bonheur ne fait pas d’audience (ou de notoriété dans le cas d’espèce).

L’entreprise (qui sort d’une crise grave -mort d’un consommateur après une intoxication) tente de prendre contact avec l’auteur anonyme. DM (messages directs) sont adressés sur twitter puisqu’il n’y a pas d’autres possibilités d’identification. Et selon la direction de la communication de la chaîne aucune réponse.

Finalement, l’auteur sera identifié et une procédure est enclenchée. Lorsqu’on voit les écrits de @EquipierQuick sur son blog, la facilité avec laquelle il atteint le point Godwin, les menaces directes de chantage (révélations de localisation d’établissement, etc.), l’entreprise a finalement bien fait de « siffler la fin de la récré ». Non, on ne peut pas tout dire sur le Net. La liberté d’expression est encadrée. Elle doit respecter les libertés individuelles (nom et prénom de personnes citées) et la législation (chantage, diffamation, insultes, etc.) en vigueur. Ce que ne comprennent pas les vengeurs masqués en général, c’est que pour la justice la fin ne justifie pas les moyens ou pour faire plus simple : je ne me fais justice moi-même. Et malheureusement, trop souvent les internautes utilisent leur « pouvoir de nuisance » pour réparer ce qu’ils dénoncent comme une injustice ou un comportement « défaillant » d’une entreprise. Oui mais ça c’est le rôle de la police, de l’administration (DGCCRF, impôts, direction du travail) et de la justice mais pas du citoyen internaute.