Jan 15, 2014 / by Benjamin Rosoor / In Non classé / Commentaires fermés sur E-réputation : prévenir la « quenelle » dans l’entreprise

E-réputation : prévenir la « quenelle » dans l’entreprise

Quenelle au Parc AstérixPas besoin d’être un « fin gastronome » de la réputation en ligne pour connaître aujourd’hui la polysémie du « geste » institué par Dieudonné. Salut nazi inversé pour certains, geste antisystème pour d’autres, la quenelle est reprise à tour de bras sur le web : par les stars comme par les quidams en mal de notoriété. Quidams qui sont aussi et souvent des salariés d’entreprise.

A visage flouté ou découvert, ils sont de véritables bombes à retardement pour la réputation en ligne de leur employeur. Si l’entreprise ne peut empêcher la prise de parole individuelle de ses employés sur les réseaux sociaux, elle peut agir pour désamorcer les risques de dommages à sa réputation en ligne. Mais comment minimiser ces risques ?

La quenelle : un geste dont le sens échappe à ses adeptes

Seulement connue des initiés de la « Dieudosphère », la quenelle est devenue en quelques semaines un geste de ralliement identifiable par tous. En termes d’audience, d’impact, et surtout de sens véhiculé par ce geste, il y a clairement eu un « avant » et un « après », marqué par l’entrée en scène du gouvernement, et « l’affaire » de l’annulation du spectacle de Dieudonné.

La quenelle a aujourd’hui, dans l’opinion publique, une forte connotation antisémite. D’où l’effet « bombe à retardement », à mesure que l’on a donné du sens à ce geste… Au grand désarroi des premiers « quenelliers » pour qui la quenelle n’avait sans doute pas une connotation aussi radicale. Dommage, car les photos qui circulent sur le web, sont passées, elles, à la postérité. Le Parc Astérix en sait quelque chose, lui qui a dû s’excuser platement après la publication d’une photo montrant deux de ses salariés « queneller » sans apparemment, penser à mal.

 

Un phénomène viral incontrôlable

Partager la photo « d’une quenelle », c’est accepter tacitement qu’elle échappe à son contrôle. Une fois publiée sur un réseau social, le geste antisystème est happé par la Dieudopshère, hâché menu en autant de notes de blogs et partages Facebook que l’humoriste controversé compte de fans. Des dizaines de milliers de likes, une visibilité hors norme. Les deux chasseurs alpins récemment sanctionnés par leur hiérarchie après avoir « quenellé » s’attendaient-ils vraiment à être aussi visibles et surtout aussi facilement identifiés ? Et s’ils cherchaient réellement leur quart d’heure de gloire, peut-être n’est-ce pas le cas de « quenelliers » plus naïfs, à qui échappe le fonctionnement des réseaux sociaux…

Minimiser le risque d’atteinte à l’image en tant qu’employeur

La « quenelle » est l’exemple parfait du lien ténu qui existe entre l’individu, l’employé qu’il est également et l’employeur qu’il représente. Sur les réseaux sociaux, toute prise de parole individuelle fait donc courir –directement ou indirectement- un risque à la réputation et à l’image de l’employeur.
Comment minimiser le risque d’atteinte à sa réputation en ligne dans ce cadre, au-delà de l’exemple –très parlant- de la quenelle ?

Voici une check-list de réflexions à mener et actions possibles à entreprendre :

  • L’internet est aujourd’hui mobile et social : impossible « d’interdire » l’utilisation des réseaux sociaux sur le lieu de travail.
  • Sensibiliser les employés à l’utilisation des réseaux sociaux et à un comportement respectueux de l’image de l’entreprise. Plusieurs pistes de réflexion : visibilité de leur profil public et de leurs prises de paroles sur Facebook et Twitter, limites imposées par le secret professionnel à leur liberté d’expression, caractère viral et hautement sensible des images qu’ils partagent sur les réseaux sociaux.
  • Formaliser une charte de bons comportements en associant les salariés : elle est le fruit d’une démarche comprenant ateliers et formations sur l’utilisation des réseaux sociaux, dans un cadre « négocié » et surtout participatif.

Crédit photo : DR

Laurent Delvalle